Le rêve de chaque élève lycéen est de décrocher le bac. Une fois en poche, la quête pour un futur meilleur commence. Le premier défi pour un nouveau bachelier est de trouver une bonne formation universitaire.

Les formations universitaires dites “stars” au Maroc ne sont accessibles qu’après présélection et concours. Dans certains cas, réussir un entretien oral est exigé pour garantir sa place. La présélection se base principalement sur les notes obtenues à l’examen national et l’examen régional. Auparavant, la note du contrôle continu était prise en compte dans la formule, mais désormais abandonnée pour plus d’égalité de chances.

Pour avoir accès à son école des rêves, il faut décrocher le baccalauréat avec une excellente note. Les seuils des écoles supérieures au Maroc ont connus une flambée sans égal depuis l’année 2012. Maintenant que les notes du baccalauréat avoisinent les 20/20, il est normal de voir les seuils de certaines écoles s’approcher de 17/20, voire plus.

Pour les élèves n’ayant pas la possibilité de réussir le bac avec une note aussi phénoménale, la frustration est énorme parce que les chances d’intégrer un établissement de renommée se voient alors diminuées.

Mais posons-nous cette question réaliste : « Est-ce qu’il est obligatoire d’avoir un bac mention Très Bien pour réussir son parcours universitaire ? »

Nous ne pouvons pas à présent répondre par un simple oui ou non, puisque c’est une question complexe. Plusieurs angles d’analyse sont envisageables. Voici les éléments que vous devez prendre en considération en essayant d’aborder et comprendre ce sujet.

Le baccalauréat n’est qu’un passeport

On ne le dira jamais assez : le baccalauréat ne décide point de votre sort, mais il vous met sur un chemin ou un autre. Nul ne peut nier qu’avoir une bonne note au bac ouvre les portes sur plusieurs opportunités d’études supérieures.

L’université est un endroit riche en formations dans différents domaines. Même avec un bac “passable” en main, vous pourrez intégrer un établissement moins sélectif et poser les bases d’un futur meilleur en travaillant très dur.

Certes, votre note du baccalauréat exercera un effet sur votre futur, mais cet effet reste limité face aux prochains événements qui seront plus importants durant votre séjour à l’université.

Une fois le territoire de l’université franchi, vous aurez plusieurs opportunités qui se présentent devant vous. Assurez-vous de faire le bon choix et surtout d’en profiter.

Les notes excellentes n’ont jamais été le garant d’un parcours réussi

Ceci n’est pas facile à admettre, mais pensez-vous vraiment que les notes à elles seules peuvent déterminer ce qui est bon et ce qui ne l’est pas ? Absolument pas !

Le système actuel de notes repose sur un simple principe : apprendre par cœur, répondre aux questions, avoir une bonne note et oublier ce que l’on a appris. Ce système est dépassé puisque dans les systèmes éducatifs développés, on met le point plutôt sur l’épanouissement de l’élève, non seulement les notes obtenus dans des examens.

Il est donc important de relativiser les notes, et ne plus les voir comme un élément de mesure de la compétence ou des capacités cognitives de l’élève.

La faculté, c’est aussi un choix

Chaque fois qu’on discute avec quelqu’un ayant décroché un bac passable, la même réponse nous est retournée : « bon rien. La fac pour le moment ».

Il n’y a rien de mauvais à propos de la faculté, croyez-le ou pas. Nous pouvons parler des conditions dégradées, des sureffectifs, des arrêts de cours et bien d’autres contraintes. Cependant, nous ne pouvons pas ignorer le fait que la faculté est aussi un établissement de formation qui offre la possibilité à tout élève de poursuivre ses études supérieures, pas les meilleures sur le marché, mais au moins de quoi se servir.

Faisons par exemple un comparatif entre les FSJES (Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales) et les ENCG (École Nationale de Commerce et de Gestion). Au Maroc, les FSJES enseignent presque le même programme que celui des ENCG. Et souvent, les mêmes professeurs qui enseignent des matières à la faculté, les enseignent également à l’ENCG.

Parlons des différences maintenant. Dans le programme des facultés, certaines activités sont absentes : les exposés thématiques, les recherches documentaires, les études sur terrain, les stages d’été obligatoires, les activités parascolaires volontaires, les actions sociales, les projets à réaliser sur terrain, etc.

Cette liste d’activités et des stages donne aux ENCG un peu plus d’avance par rapport aux facultés. De ce fait, vous pouvez étudier à la faculté et avoir le profil d’un étudiant de l’ENCG en vous engageant dans ces activités en toute autonomie (projets, exposés, études sur le terrain, événements, conférences, etc.). De cette manière, vous serez capable de tirer profit de votre séjour à la faculté.

Cela demande beaucoup d’efforts et de patience pour tracer son chemin à la faculté, mais ce n’est pas une mission impossible. Des milliers le font chaque année, pourquoi pas vous aussi ?

Ce n’est pas (toujours) ce que vous allez étudier qui vous fera travailler

Dans le marché du travail, on n’utilise que très peu ce qu’on a étudié à l’université. Beaucoup d’élèves nous posent la question : « Comment je pourrais travailler avec mon diplôme, alors que j’oublie toujours mes cours juste après l’examen ? ».

Cette question ne se pose même plus, sauf dans des cas précis. Généralement, quand vous allez travailler, vous auriez des tâches qui se répètent souvent. Le jour où vous occuperez votre poste, on vous encadrera suffisamment sur la façon de faire pour atteindre les objectifs fixés par l’entreprise.

N’ayez pas peur du marché du travail. Vous devez juste profiter au maximum de votre séjour universitaire pour développer vos compétences et travailler sur votre personnalité. Vous l’aurez compris, votre objectif ne doit pas être seulement de réussir l’année pour passer à la suivante.

Le monde change rapidement, le marché du travail aussi

Auparavant, il suffisait d’avoir un diplôme dans n’importe quelle discipline pour être embauché tout de suite. Aujourd’hui, beaucoup de lauréats Bac+5 chôment. Le chômage n’épargne presque plus personne au Maroc.

Ce n’est pas parce qu’il n’y a plus d’entreprises qui embauchent, mais c’est plutôt le marché du travail qui est devenu plus compétitif que jamais, surtout avec les changements incessants dans l’économie mondiale. L’environnement des entreprises et même celui des Etats est devenu turbulent. Au lieu de vous inquiéter et de vous cacher, soyez malin et adaptez-vous au changement.

En vous préparant au changement, vous aurez sûrement beaucoup plus d’avance sur les autres personnes qui refusent de changer.

Désormais, les entreprises demandent des profils polyvalents qui ont une spécialité mais qui sont aussi dotés de soft skills, capables de communiquer, de s’adapter, de travailler sous pression, d’être force de proposition, etc.