Une fois le bac en poche, la plupart des nouveaux bacheliers se permettent de se relaxer et ils se disent qu’ils ont dépassé l’étape la plus difficile, or ce n’est pas le cas. Ce qui vient après le bac est aussi important que le bac lui-même, voire même plus ! Le choix d’école, c’est le choix d’une carrière, c’est le choix de toute une vie.
Mais on oublie là également que ce choix est basé sur un concours, un oral, un classement, une préparation à l’avance et non pas à la dernière minute. C’est bien dommage d’oublier ce petit détail durant l’ambiance estivale & la joie des résultats du bac.
Un bac science maths B avec mention, un objectif en tête bien déterminé : accédé une école d’architecture ou d’ingénierie et beaucoup de confiance en soi. C’était moi juste après le bac. Mais ceci n’a pas duré pour longtemps, cette overdose de confiance a disparu sur le champ pour laisser place à la déception totale.
Avec cet orgueil, je n’étais même pas sélectionnée pour l’école d’architecture et j’ai raté facilement mes concours à l’ENSA et à l’ENSAM, pour se retrouver en liste d’attente pour les CPGE. Sous ma pression j’étais prête à suivre mon rêve en Tunisie mais le destin a voulu autrement ; j’ai eu l’ENCG !
Un changement radical de formation ; substituer les mathématiques, la physique et la science d’ingénieur par la comptabilité, la fiscalité et le marketing.
4 ans au paravent, qui aurait cru que je me lancerais en économie ? Personne ! (à part mon père qui le souhaitait vivement vu qu’il travaillait dans le domaine, mais il n’a jamais osé me l’imposer).
A l’ENCG ! J’étais à la fois déçue et confiante ! Déçue dans le sens où je n’ai pas pu accéder l’école de mes rêves, mais confiante dans le sens où j’ai décroché une école. Mais à quel prix ? Le prix de mon rêve ! Durant les vacances ces sentiments tumultueux ne quittaient guère mon esprit. J’ai réussi à avoir mon bac mais pour moi j’ai échoué de réaliser mon rêve. Beaucoup de questions transitaient dans ma tête ; et si j’ai fait le mauvais choix ? Et si il fallait que je me battais pour mon rêve jusqu’au bout ? Et si je ne parvenais pas à suivre le changement ? Et si j’échouais encore une autre fois à me lancer dans ce cursus. Et la liste est encore longue
Bref j’avais l’art de dégager tous les aspects négatifs de la situation et les amplifier pour dramatiser de plus en plus mon sort.
La situation a duré ainsi jusqu’à la semaine d’intégration où j’ai complètement changé d’avis ; entre l’expérience du bizutage qui a marqué la rentrée, les conférences assurés par le corps administratif et professoral de l’école, les nouvelles rencontres qui ont adouci le sentiment d’étrangeté, le hasard des coïncidences qui dépasse les attentes et le sentiment d’indépendance & de responsabilité, j’étais complètement bouche-bée ! Je découvrais un autre monde à part, j’ai délaissé mon chez moi, pour me retrouver là-bas, j’ai délaissé le confort pour me retrouver en manque de confort, et je devais doubler d’effort, une espèce de challenge rien à avoir avec tous ce que j’ai vécu depuis mon enfance jusqu’à mes 18ans.
Depuis ce jour j’ai pris conscience des faits : si j’ai échoué à atteindre mon rêve ; ceci ne voulait pas dire systématiquement tout ce que je peux faire en dehors est voué d’avance à l’échec, au contraire c’était une raison supplémentaire pour mobiliser plus d’effort. C’était ma source de motivation.
Jour après jour, le temps me faisait preuve que j’ai fait le bon choix, petit à petit ma motivation grandissait pour nourrir mes rêves & mes objectifs, et ainsi je prenais goût de ce que je faisais. Et il s’est avéré que j’ai fait le bon choix, j’étais à l’école où je devais être, j’étais là je me sentais à l’aise. Je me suis fais des amis, je me suis familiarisée avec le domaine plus encore je me suis réalisée.
Voilà deux ans déjà, le déséquilibre est devenu un confort et la déception est devenue une fierté, en parlant de fierté et pour en résumer le tout j’étais ENCGiste et fière.
Moralité à tirer : soyez déterminé et ayez une orientation précise pour tel ou un tel domaine, pour telle ou telle formation mais gardez toujours une certaine flexibilité pour amortir tout choc ou dépression en cas de non réalisation de l’objectif. Et sachez comment convertir cet échec en réussite, ayez confiance en vous-même le destin ne vous décevra pas.
Courage à tous ceux qui vont passer leurs bacs cette année !