Avant l’apparition des moyens de locomotion mécaniques modernes (train, voiture, avion, etc.) les migrations furent essentiellement régionales, les registres paroissiaux en France démontrent que les origines des immigrés de chaque village ne dépassèrent guère un rayon de quinze kilomètres. Le mode de vie sédentaire impose généralement un espace de vie d’un rayon de 7 km : jusqu’au début du XIXe siècle pour une grande partie de la population, ayant pour seul mode de transport la marche, la vie se déroulait entièrement dans cet espace. Les échanges de produits se font alors de proche en proche, 90 % des biens disponibles étant produits dans un rayon de 7 km. Cette référence contribue aux premiers découpages politiques en France. À la fin du XVIIIe siècle, le découpage du territoire français en communes tient compte de la distance parcourue à pied en une journée. À l’époque, on parlait même parfois d’immigré quand une personne venait du village voisin le plus proche, les mariages inter-villages étant alors mal vus. Avec la Révolution industrielle et l’apparition de nouveaux États (États-Unis, Allemagne, Italie), l’immigration fait plus référence aux nationalité et de diaspora, comme la Polonia qui émigre dans les mines de charbon de la Rhur allemande. Elle est parfois organisée à grande-échelle comme en France au début des années 1920, quand la pénurie de main-d’oeuvre touche des secteurs aussi divers que l’acier, le charbon, l’automobile et l’armement, avec des lois l’encourageant et la création en 1924 de la Société générale d’immigration.