Comment ça qui je suis ? Je vous vois venir ! Vous voulez que je me présente c’est ça ? Bon puisqu’il le faut, je vais me présenter, mais c’est la première et dernière fois !
Je m’appelle Youssef Benaadi, 21 ans au compteur. J’étudie dans la plus grande école d’ingénieur marocaine (10 hectares environ) et en passant la plus prestigieuse. Pourquoi la plus prestigieuse ? Tout simplement parce que le système en a décidé ainsi.
J’ai évidement fais les classes préparatoires aux grandes écoles, parce que je le valais bien déjà et parce que l’avantage avec les CPGE, personne ne te demande pourquoi tu as choisi ça et pas autre chose ! Voilà, comme ça c’est fait ! Passons maintenant aux choses sérieuses, enfin façon de parler !
Vous savez ce que j’aime ? C’est quand des choses fonctionnent toutes seules, c’est magique. Il suffit de commencer et ça devient cyclique, plus besoin de faire un effort, tout roule !
Comment ça vous ne voyez pas le rapport entre ce que je dis et l’éducation ? Mais vous êtes aveugles ou quoi ! Tout ce que je dis est en relation avec le système éducatif marocain ! Je m’explique. Le système éducatif marocain fonctionne tout seul ! Tout est automatisé, chaque année c’est pareil !
Je vais donner des exemples concrets, prenons les salaires des enseignants et du personnel éducatif. Ils sont envoyés grâce à des virements bancaires automatiques, la fin de chaque mois ! Et après on se pose la question pourquoi des profs ne font pas bien leurs boulots ?
Un autre exemple très parlant, chaque année le ministère publie des notes administratives sur l’organisation de l’année scolaire et la tenue des examens. Ces notes se ressemblent pratiquement à part les dates changées et quelques détails négligeables !
Bon, je ne veux pas être méchant avec les gens du ministère de l’éducation certes ils ne font pas grand chose durant l’année à part quelques tâches saisonnières futiles mais il faut avouer qu’ils sont très drôles et même très créatifs !
Au ministère de l’éducation, il y’a vraiment des gens pleins d’humour. Prenez par exemple, les noms qu’ils donnent à leurs programmes : Plan d’urgence ! Ce nom me fait penser à l’autre fois où je n’avais pas assez d’argent pour prendre un taxi et que j’ai du emprunter le vélo d’un ami, c’était un très bon plan d’urgence !
Objectivement, quand on voit le résultat du travail qui a été fait par le ministère durant plusieurs années sans précipitation, on se demande qu’elles seraient les conséquences d’un plan qui comme son nom l’indique sera executé dans l’urgence !
Quand j’y pense, j’ai l’impression que le ministère de l’éducation, c’est une grande agence de communication et comme on le sait, les agences de communication vendent du vent ! Le système éducatif lui, a besoin de projets concrets, de réformes majeures verticales et horizontales !
Bon, comme je me suis fixé une règle de finir cette chronique avec une note positive, je vais félicité les responsables de l’enseignement supérieur parce qu’ils ont atteint le chiffre de 10000 ingénieurs formés par an. Non non, je ne vais pas dire que 60 % d’entre eux ne sont pas de vrais ingénieurs !
A la prochaine chronique !