M. Le Ministre de l’Enseignement Supérieur recevant une délégation des Universités privées (De gauche à droite : Pr. Barkaoui, Vice-président de l’Université Mundiapolis, Pr. Daoudi, Recteur de l’Université Privée de Fès, M. le Ministre, Pr. Knidiri, Président de l’Université Privée de Marrakech, Pr. Alami, Recteur de l’Université Internationale de Casablanca)
La loi 01.00 portant organisation de l’enseignement supérieur stipule, dans son article 39, que « L’enseignement supérieur privé remplit, à côté de l’enseignement supérieur public, une mission de formation, d’accès à la culture et à la technologie et de promotion du progrès et de la recherche scientifiques. Il participe à la diversification de l’enseignement supérieur national par l’innovation dans les programmes de formation et de recherche. ».
Dans cet article, nous présentons un bref aperçu du secteur de l’enseignement supérieur privé dans notre pays, lequel ne comprenait au départ que des établissements isolés, mais qui s’est enrichi en 2011 par l’apparition des universités privées dont nous allons traiter plus en détails par la suite. Ces développements permettent de mieux comprendre l’importance de la création d’une association des universités privées, objet principal de notre article.
Structure du secteur de l’enseignement supérieur privé au Maroc avant 2011
Les premières écoles d’enseignement supérieur privé au Maroc ont ouvert leurs portes en 1984. Trente années plus tard, le nombre d’établissements opérant dans ce secteur a largement dépassé la barre des 200. Dans ce lot, on note une grande hétérogénéité, que ce soit au niveau de la taille ou au niveau de la qualité. Ainsi, on trouve un certain nombre d’écoles de bon niveau qui attirent un nombre important d’étudiants, à côté d’un plus grand nombre de petites écoles qui peinent à atteindre la taille critique et qui ne disposent pas des infrastructures et des moyens nécessaires pour un fonctionnement optimal.
Emergence des universités privées en 2011
C’est dans ce contexte qu’une restructuration majeure du secteur de l’enseignement supérieur privé fut opérée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur en 2011, avec l’autorisation des premières universités privées. Ces nouvelles structures représentent certainement une avancée qualitative de première importance dans ce secteur et se sont rapidement imposées comme une composante essentielle de l’enseignement supérieur privé.
Conditions à remplir pour une université privée
En effet, pour être autorisée à porter la dénomination d’université privée, celle-ci doit satisfaire à un cahier des charges des plus contraignants, exigeant notamment de mettre en œuvre des moyens humains et matériels considérables et de disposer d’infrastructures importantes, sans commune mesure avec ce qui est requis d’un établissement isolé. C’est ainsi que ledit cahier des charges prévoit l’existence d’un campus universitaire avec une capacité d’accueil supérieure à 2000 étudiants, regroupant au minimum trois établissements d’enseignement supérieur privé dont une faculté privée, dûment autorisés, un centre de recherches, une bibliothèque universitaire ainsi qu’une résidence universitaire.
Apport qualitatif des universités privées
Sur le plan qualitatif, les universités privées se distinguent à la fois par la structure de leur corps enseignant qui ne compte pas moins de 30 % de permanents, par la diversité de leur offre de formation qui couvre la plupart des champs disciplinaires, ainsi que par l’effort fourni en matière d’innovation pédagogique et de recherche de l’excellence académique dans les différentes filières de formation. Par ailleurs, les campus universitaires, avec leurs diverses installations sportives et structures socio-éducatives, constituent un cadre propice pour l’épanouissement personnel des étudiants.
Les universités privées sont donc appelées à jouer un rôle de premier plan dans le développement du secteur de l’enseignement supérieur privé au Maroc, un développement axé avant tout sur la recherche de la qualité et de l’efficacité dans la réponse aux besoins du secteur socioéconomique. Ce faisant, elles ne manqueraient pas de tirer l’ensemble du secteur vers le haut, en créant une émulation bénéfique pour tous les acteurs.
Création d’une association des universités privées
Conscients de ces enjeux, les Présidents de cinq universités privées (l’Université Internationale de Casablanca – UIC, l’Université Internationale d’Agadir – Universiapolis, l’Université Mundiapolis de Casablanca, l’Université Privée de Marrakech – UPM et l’Université Privée de Fès – UPF), ont décidé de coordonner leurs efforts en procédant à la création d’une association sous la dénomination de : « Conférence des Présidents des Universités Privées (CPUP) ». Cette association constitue essentiellement un cadre d’échanges et de coordination entre ses membres, et une instance de réflexion sur l’enseignement supérieur, et plus particulièrement sur l’enseignement supérieur privé au Maroc.
Rencontre de la CPUP avec M. le Ministre de l’Enseignement Supérieur
Souhaitant apporter sa contribution à la réforme du secteur de l’enseignement supérieur privé, en concertation avec l’autorité de tutelle, la CPUP a mandaté une délégation afin de prendre contact avec M. le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres. Au cours de cette rencontre qui s’est déroulée le vendredi 27 juin 2014, M. le Ministre a pris acte de la création de cette association, et a discuté avec les membres de la délégation de divers sujets d’ordre général intéressant le secteur de l’enseignement supérieur privé. La délégation a assuré M. le Ministre de la disponibilité de la CPUP à œuvrer à ses côtés à la promotion du secteur de l’enseignement supérieur privé au Maroc et à participer à toute étude ou manifestation le concernant, à laquelle elle serait invitée.