Plus que 2 mois avant d’avoir son bac, un objectif cartésien pour une tranche d’élèves bien calculé et bien planifié à l’avance, une ambition pour une autre tranche dont elle mobilise son énergie mais surtout ses sentiments et un rêve incertain ou pas pour d’autres qui osent à peine de l’espérer. Je vous laisse le soin de deviner à quelle tranche vous faite partie, alors surtout ne trichez pas, soyez honnête avec vous-même. J’en dirais pas plus que ça, vous êtes assez conscients de l’ampleur de la situation, c’est tout simplement soit vous foirez votre vie – je me permets de le dire ainsi- ou soit vous assurez. Effectivement un bac ne garantie pas la réussite mais assure au moins l’accès à une école de renom, un raccourci vers la réussite.
Ce raccourci vers la réussite ne vous ramènera pas chez vous, bien évidemment plusieurs entre vous vont devoir quitter leurs villes natales pour intégrer l’environnement estudiantin qu’ils ont choisi ou que la note du bac a imposé, peu importe! Le point en commun sera un nouvel environnement, une nouvelle ville ou même un nouveau pays d’accueil, une situation qui rime avec responsabilité, indépendante, engagement et organisation, mais également avec nostalgie, manque de temps et fatigue.
En mode internat, vous aurez peut être la chance à partager le même plafond avec vos amis d’enfance s’ils ont pu intégrer la même université, sinon vous serez obligés de cohabiter avec des connaissances à vous que le hasard a voulu vous réunir avec, ou dans les pires scénarios vous serez contraints à coexister avec des inconnus qui fréquentent tout simplement la même école. Partager son quotidien avec l’autre, apprendre à chercher des compromis et jongler entre objectivité et subjectivité avec le/la co-chambre.
En mode location, vous aurez le luxe d’habiter là ou bon vous semble ; juste à côté de l’école ou la faculté, proximité qui prime. Vivre dans la deuxième habitation familiale, confort qui prime. Ou même vivre chez la famille, économie qui prime.
Dans les deux modes, c’est une expérience qui permet de développer son intelligence sociale : « si tu parviens à vivre et supporter l’autre soit garantie que tu sauras travailler avec ». La seule différence qui se pose c’est qu’en mode internat vous êtes épargnés ; pas besoin de se casser la tête avec la cuisine, vous êtes pris en charge, mais rappelez vous la bouffe de la cantine n’a rien à avoir avec les plats de vos mères, soit vous mangez soit vous crevez de faim. En mode location, en dehors des études une seule question obsèdera vos esprits … je veux dire vos estomacs « qu’est-ce que je vais manger aujourd’hui ? », sinon le bon côté de la chose, quelque soit le plat, c’est vous le chef cuisinier qui en décide, donc soit vous dégustez ou soit vous vomissez.
Pour vous donner une image plus claire à quoi ressemble l’internat je vous laisse avec les témoignages de deux étudiants qui ont passé par l’internat.
Mouna BOUTBAGHA, étudiante 1ère année aux classes préparatoires au lycée Reda Slaoui à Agadir, partage son expérience avec nous « personnellement vivre en internat sachant que je’habite à Agadir même m’a permis de vivre avec mes camarades de classe, c’est un avantage dans le sens où on s’entraide et on travaille en groupe, une obligation vue la nature des matières, sans oublier que je suis à deux pas de la bibliothèque du lycée riche en documentation. D’un autre côté imaginer de vivre avec 3 de tes camarades de classe avec qui tu ne partages que des points de discordance ; ce n’est plus une chambre mais un enfer, et le pire c’est quand la chambre se transforme en un salon pour recevoir les amis et la famille alors là impossible de travailler. Dans ce cas il est préférable de passer en location chez la famille. Pour mon cas je suis partagée entre l’internat et le cocon familial».
Pour Saad ZANIFI étudiant en 3ème année à l’ENCG d’El Jadida, nous en parle de cette expérience « Je n’envie pas vraiment mes camarades de vivre cette expérience en dehors du nid familial. Mais j’avoue que je trouve que c’est assez intéressant. Mais j’aime bien me relaxer chez moi tranquillement, le ménage et la cuisine ne sont pas fait pour moi. Au fait, j’ai déjà vécu cette expérience quand j’étais en Angleterre pour une formation linguistique, J’avais des cours à assister mais j’avais une responsabilité à tenir, ne serait se qu’être sur ses gardes, assurer ses propres dépenses et tenir sa comptabilité budgétaire. Une expérience très enrichissante bien qu’elle n’a pas duré pour longtemps, mais tout de même je préfère rester chez moi c’est ici où mon esprit reste paisible »
A ce stade là (j’espère que vous n’avez pas la trouille), soit vous avez trouvé une réponse à la question et vous avez tranché dans votre choix, soit vous hésitez encore, ne vous en faites pas, au bon moment et selon les circonstances vous saurez quoi faire. Retour au moment actuel plus que 2 mois pour le grand jour, n’attendez plus pour commencer les préparations mettez-vous dés à présent, révisez en groupe avec les amis pour revoir les lacunes, résumez les cours du premier semestre, faites des heures supplémentaires si vous en jugez nécessaire et ayez confiance en vous.