Dernièrement sur les réseaux sociaux, les citoyens marocains ont vu naître une montée de colère auprès des étudiants en médecine. Ces étudiants de la première à la septième année, dénoncent le nouveau projet de loi qu’ils nomment « Service Obligatoire » ou le « Service Sanitaire National» comme est nommé officiellement le projet de loi.
Ce projet de loi vise -selon le communiqué du ministre de santé Houcine El Ouardi- à : « faire face à la pénurie que connait le secteur au niveau des ressources humaines et de la répartition inéquitable de ces ressources humaines (médecins, infirmiers et administratifs), entre le monde urbain et celui rural, où l’on retrouve 24 % seulement des médecins travaillant dans les zones rurales. »
L’histoire du coté étudiants « on n’acceptera pas d’être victimes de la défaillance du système »
Les étudiants en médecine qui se sont révoltés massivement contre ce projet de loi remettent en question 3 points principaux :
« Le manque de moyen dans les régions isolés, d’où l’impossibilité d’exercer le métier de médecin comme il le faut, l’indemnité qui ne dépassera pas 2000Dhs, et le chômage prévu pour le médecin à la fin des deux années de service obligatoire. »
En effet – selon les étudiants en médecine – c’est de l’injustice étudier pendant 7 dures années en faculté de médecine, surtout avec l’état actuel des hôpitaux marocains, pour finir par faire un service obligatoire de 2 ans après la formation. Surtout que pour eux, le médecin ne sera pas rémunéré de son travail et finira par chômer après les deux années.
Un autre point encore flagrant pour les étudiants, c’est le fait que ce projet de loi prévoit l’exonération des étudiants des facultés de médecine privées du Service Sanitaire National. Pour les étudiants ; cette exonération élimine toute chance d’équité et d’égalité entre les étudiants des deux secteurs.
Le ministre répond…
Ayant reçu les revendications des étudiants, le ministre a répondu d’abord par un communiqué de presse dans lequel il a clarifié certains points, dont les suivants :
« – le salaire du médecin dans une région isolée dans le cadre du service sanitaire national, sera le même pour tous les médecins peu importe où ils exercent, notamment en régions isolées.
- Après les deux années de service sanitaire national, chaque étudiant aura le droit de passer le concours de résidanat
- Les deux années en service sanitaire sont comptées pour l’ancienneté et la retraite
- Les futurs médecins auront la couverture médicale dans le cadre de l’exercice de leur travail .. »
Dans une interview à Hit Radio, le ministre n’a pas hésité à utiliser un langage strict vis-à-vis des étudiants, ce qui n’a fait qu’amplifier la colère de ces derniers.
Mais finalement, qui a raison ?
Nous en tant qu’observateur neutre, nous ne pouvons pas nous livrer à une bataille dont on ignore toutes les circonstances. Mais ce qui est sûr, c’est que le secteur de la santé souffre de beaucoup d’irrégularités et qui nuisent au bien-être des citoyens marocains.
Il est bien temps de repenser toute la composante du service public de santé afin de sortir avec des solutions innovantes pour éradiquer le dysfonctionnements actuels.
Ceci commence bien par un débat ouvert entre le ministère de la santé, et tous les professionnels de la santé au Maroc, pour mettre le point sur tous les besoins de chaque intervenant dans le système sanitaire.
Les étudiants ont le droit de s’inquiéter pour leur futur, et revendiquer qu’ils aient toutes les garanties d’un digne environnement de travail, d’une bonne rémunération vu l’effort fourni, et surtout de bonnes perspectives de carrière pour chaque médecin.
De son coté, le ministère doit gérer les priorités, imposer plus de rigueur dans les hôpitaux et investir dans l’équipement indispensable pour permettre aux médecins de travailler.
Une fois l’infrastructure et la législation arrangés, on ne verra plus peut-être des blouses blanches dans nos rues mais plutôt dans les hôpitaux.