Les grandes métropoles mondiales font face à de nombreux défis et ce, depuis le début du 20ème siècle. Le concept même de la ville est remis en question par de nombreux spécialistes, face à l’explosion démographique, à l’émergence de mégapoles en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud. L’urbanisation s’accélère de manière vertigineuse, partout dans le monde. La ville classique tend à disparaître et des problématiques sont posées aux décideurs, qui continuent malgré tout à penser la ville de manière centrale. Des notions telles que centre/périphérie/banlieue, construction de grands ensembles et d’infrastructures (commerciales, culturelles…), espace public/espace privé, culture urbaine, ghettoïsation/mixité… sont loin d’être clarifiées, malgré la mise en place dans certains pays d’une « politique de la ville », dans un contexte de multipolarité et de mondialisation.
Casablanca, capitale économique du Maroc, 1ère métropole du Maghreb, avec ses 4 millions d’habitants, n’échappe pas à la règle. En effet, la métropole vit actuellement de nombreux problèmes : assainissement, transport public, insécurité, place de la culture, gestion de l’espace public, situation inquiétante du patrimoine… Les Casablancais se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour attirer l’attention des responsables administratifs sur les défaillances que subies la ville.
Le nouveau Wali, nommé il y a quelques mois, a lancé en décembre dernier une opération de réflexion sur l’avenir de la ville, en termes de politique locale et de gouvernance. Les 8 think tank mis en place, composés d’acteurs locaux casablancais souvent réputés, ont pour but de proposer une réflexion et des idées devant aboutir à une réelle stratégie de développement intégrée pour la capitale économique du Maroc.
D’autre part, le Conseil de la Ville, peine, depuis des années, à sortir de cette crise et à mettre en place des solutions effectives et pérennes pour assurer le développement harmonieux de Casablanca. Sans compter les écueils politiques et les nombreux reports de réunions aux agendas décisifs.
Depuis le discours royal d’ouverture de la session parlementaire du mois d’octobre 2013, lors duquel le Monarque a exprimé sa colère et délivré un discours fortement critique quant à la gestion de la capitale économique, la Ville de Casablanca est au donc cœur des préoccupations de ses gouvernants ainsi que dans les débats, réels et virtuels et à la une des médias.
Des rumeurs circulent malgré tout sur l’aboutissement des think tank et sur des pistes de développement. On entend parler de la création de trois Sociétés de Développement Local qui viendraient en renfort, assurant une meilleure gouvernance, notamment au niveau de l’animation, du patrimoine et du contrôle.
Il semblerait tout de même que rien ne soit vraiment abouti, comme en témoigne le délai supplémentaire accordé par le roi aux élus et responsables, afin de mettre en application le plan de sauvetage d’urgence développé pour la ville, lors de la dernière visite qu’il a effectuée au début du mois d’avril courant.
A la lumière de ces événements, il semble légitime que les casablancais et les observateurs, puissent placer le cas de Casablanca au cœur d’un débat, qui se pose à l’échelle internationale : “La gestion des grandes métropoles aujourd’hui – Cas de Casablanca”
La conférence-débat organisée par HEM Casablanca a pour objectif d’ouvrir ce débat avec des acteurs locaux et des invités internationaux, et de tenter de répondre à de nombreuses questions :
- Qu’en est-il aujourd’hui de la gestion des grandes métropoles de par le monde ?
- S’agit-il d’une question locale ou centrale ?
- Qu’en est-il du cas casablancais à la lumière de l’actualité de ces derniers mois ?
- Quel est le rôle des élus dans la gestion de la Ville aujourd’hui ?
- Peut-on outrepasser la démocratie locale et le droit de regard des citoyens électeurs, en mettant en place des Sociétés de Développement Local ?
- Les think tank, initiés par la Wilaya, sont-ils pertinents pour arriver à un plan de développement effectif qui prend en considération tous les besoins de la Ville et de ses habitants ?
- Si oui, quelles sont les recommandations qui en sont ressorties ?Et quelle approche sera adoptée pour les appliquer ? Quel sera l’agenda de leur mise en œuvre à court, moyen et long termes ?
- La ville de Casablanca peut-elle s’inspirer des expériences d’autres métropoles au niveau mondial et de modèles de gouvernance d’ailleurs ?
- Etc.
Intervenants :
- Mohamed SAJID, Président de la Commune Urbaine de Casablanca
- Mostapha MELLOUK, Président de l’association du Grand Casablanca Carrières Centrales
- Abderrahmane RACHIK, Enseignant-chercheur en sociologie urbaine à l’Université Hassan II – Mohammedia
- Olivier MONGIN, Sociologue, Spécialiste de l’urbanisation et Directeur de la Revue Esprit
- Aadel ESSAADANI, Acteur culturel et Urbaniste, Président de l’Association Racines
Modératrice :
- Dounia BENSLIMANE, Administratrice culturelle et Militante Associative